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biographiemonde.com

29 novembre 2012

Tony shalhoub

Jeunesse et études

Heritage Hill State Park, à Green Bay

Green Bay, ville natale de Tony Shalhoub.

Tony Shalhoub est né en 1953 à Green Bay, dans le Wisconsin. Il devient alors le cadet d'une fratrie de dix enfants1. Son père, Joe Shalhoub originaire du Liban, immigre à l'âge de dix ans vers les États-Unis alors qu'il est orphelin. Il épouse ensuite la mère de Tony, Helen, qui fait partie de la deuxième génération d'arabes américains. Le couple crée une chaîne d'épicerie familiale. Leur premier magasin se situe au centre-ville de Green Bay.

Les années passent et le jeune Tony est admis au théâtre grâce à sa sœur aînée, qui s'est permis d'inscrire son nom sur une liste d'extras dans une production de la comédie musicale Le Roi et moi. Bien qu'il se soit trouvé du mauvais côté du rideau lors de la répétition finale, il devient tout de suite dépendant au théâtre. Par la suite, Shalhoub est diplômé de la Green Bay East High School, école où ses camarades le désignent comme étant « le mieux habillé » et le plus susceptible de réussir. Mais dans ses années d'études, il subit un revers et se casse une jambe en tombant dans la fosse lors d'une répétition. Récupérant rapidement, Tony est quand même en mesure d'exécuter la pièce de théâtre de fin d'année jouée à l'école. Parmi ses autres diplômes, il obtient également un baccalauréat en art dramatique à l'Université de Southern Maine située à Portland, avant se voir décerner un certificat de maîtrise en drame de la part de la Yale School of Drama en 1980.

Premiers pas sur scène

Peu de temps après, il s'installe à Cambridge, Massachusetts, où il passe quatre saisons avec l'American Repertory Theater. Puis, part ensuite vers New York trouver du travail en perfectionnant son art oratoire et auditionne à des casting. De fil en aiguille, Tony Shalhoub fait ses débuts à Broadway en 1985 dans la production de Rita Moreno et Sally Struthers The Odd Couple et finit par être nommé pour un Tony Award, en 1992, grâce à son rôle-titre dans Conversations with My Father. Le comédien rencontrera par la suite son épouse, l'actrice Brooke Adams, alors qu'ils jouent tous les deux à Broadway dans The Heidi Chronicles. Dans sa carrière Off-Broadway, Tony Shaloub fut à l'affiche de En attendant Godot, For Dear Life, Le Neveu de Rameau, Zero Positive, et de deux productions de William Shakespeare : Henry IV et Richard II.

Les débuts à la télévision

Tim Daly, partenaire de Tony Shalhoub dans Wings.

Après avoir excellé sur les planches, Tony Shalhoub commence à s'intéresser de près à la télévision. À Los Angeles, il décroche alors un de ses premiers rôles en 1991 et devient l'italien Antonio Scarpacci, un des personnages principaux de la sitcom Wings. Agréablement surpris d'avoir obtenu ce rôle récurrent, son personnage devait uniquement apparaître dans la deuxième saison. De plus, à force de parler avec un accent italien, l'acteur finit par l'attraper. Dans la même période, Tony Shalhoub interprète le rôle du physicien Chester Ray Banton dans l'épisode Ombre mortelle de X-Files : Aux frontières du réel. Mais l'acteur de télévision s'apprête à débuter une carrière au cinéma qui s'annonce prometteuse elle aussi.

Du petit au grand écran

Wings touchant à sa fin, Tony Shalhoub entame une collaboration avec les Frères Coen et joue dans Barton Fink le rôle d'un producteur exentrique et dans The Barber : l'homme qui n'était pas là celui d'un bavard avocat. Mais avant ces apparitions, l'acteur enchaîne des petits rôles, notamment dans Quick Change, Primary Colors ou encore Bienvenue à Gattaca. Finalement, Tony Shalhoub se fait remarquer en interprétant un louche propriétaire d'une boutique d'armes dans Men in Black et Men in Black II. Suite à cette révélation, il joue aux côtés de Tim Allen et Sigourney Weaver dans Galaxy Quest puis avec John Travolta dans Préjudice. Vedette du film À table avec Stanley Tucci, c'est en 1998 que Tony Shalhoub confirme enfin qu'il a bien sa place au cinéma.

En effet, c'est dans Couvre-feu qu'il interprète le rôle le plus important de sa carrière cinématographique et délivre son côté dramatique. Entouré de Denzel Washington, Annette Bening et Bruce Willis, son personnage, l'agent spécial du FBI Frank Haddad, lui correspond puisqu'il est lui aussi d'origine moyen-orientale2.

Monk ou la consécration

Tony Shalhoub entouré de Jason Gray-Stanford et Ted Levine, acteurs principaux de Monk.

En 1999, Tony Shalhoub retourne au petit écran pour assurer le rôle principal d'une série télévisée intitulée Stark Raving Mad. Mais par manque d'audience, elle est annulée. L'acteur reste alors absent de la télévision pendant deux ans avant de décrocher le rôle d'Adrian Monk dans Monk. « C'est vraiment une série unique et marrante, un équilibre entre le drame et la comédie »1, déclare Tony Shalhoub, choisi par USA Network pour interpréter le détective aux multiples troubles obsessionnels compulsifs. Nominé chaque année depuis 2001 jusqu'à 2009 aux Emmy Awards dans la catégorie Meilleur acteur dans une série comique, Tony Shalhoub décroche la récompense en 2003, 2005 et 2006. Au vu de sa remarquable performance, il remporte également le Golden Globe du meilleur acteur dans une série télévisée musicale ou comique, en 2003.

Désigné comme étant « talentueux » dans la peau d'Adrian Monk par le site CinEmotions3, Tony Shalhoub doit bien sa renommée internationale à ce rôle qu'il a été « ravi et surpris de pouvoir décrocher »1.

Carrière durant Monk

Tony Shalhoub en 2005.

En plus de son rôle d'Adrian Monk, Tony Shalhoub, avec The Network of Arab-American Professionals and Zoom-in-Focus productions, établit le prix du Meilleur réalisateur arabo-américain, en 2005. Les participants soumettent leur scénario grâce auquel ils iront à Hollywood pour avoir la possibilité qu'il soit produit. En outre, il est l'un des célèbres juges, en 2003, de la compétition Bush in 30 Seconds.

Il apparaît également au côté d'Alec Baldwin, en 2004, dans la satire de Hollywood The Last Shot, dans le rôle d'un petit gangster bourru qui a un amour pour le cinéma. L'acteur prête aussi sa voix à Luigi, en 2006, pour le film d'animation des studios Pixar, Cars. Entre temps, Tony Shalhoub joue dans le drame de Danny Leiner, The Great New Wonderful, le rôle d'un psychologue professant à New York. Puis, en 2007, on le retrouve dans le film d'horreur Chambre 1408, où il est l'agent littéraire de John Cusack. La même année, il monte sur scène et devient Charlie, dans la pièce de théâtre Off-Broadway, The Scene.

Enfin, il recoit, en 2008, une nomination aux Grammy Awards en tant que Best Spoken Word Album For Children pour sa narration du roman de George Selden, The Cricket in Times Square.

Un artiste confirmé

Même si la série télévisée Monk prit fin en 2009, rien n'a empêché Tony Shalhoub de continuer sa carrière. En 2010, il remonte sur scène avec sa femme pour interpréter Saunders dans une nouvelle version de Lend Me a Tenor, à New York. Un retour aux sources qui s'est annoncé glorifiant, puisque la pièce a été nommé pour plusieurs Tony Awards4. Il renoue également avec le cinéma en 2010 en jouant dans Comment savoir au côté de Reese Witherspoon et reprête sa voix à Luigi dans Cars 2 en 2011.

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29 novembre 2012

mozart

L'enfant prodige

Mozart enfant, huile anonyme de 1763, probablement due à Pietro Antonio Lorenzoni

Né à Salzbourg, qui est alors la capitale d'une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique (Cercle de Bavière), Mozart est le fils du compositeur et grand pédagogue, Léopold Mozart qui occupe alors la fonction de vice-maître de chapelle à la cour du prince-archevêque de Salzbourg, et de Anna Maria Pertl, son épouse.

Leopold, Wolfgang au clavecin et Maria-Anna(dite Nannerl) Mozart en 1764

Wolfgang est le septième enfant du couple. Trois enfants sont morts en bas âge avant la naissance de sa sœur Maria Anna (surnommée « Nannerl », née en 1751), et deux autres sont encore morts entre la naissance de cette sœur aînée et la sienne.

Il est baptisé Joannes Chrysost[omus] Wolfgangus Theophilus. Theophilus, signifiant « aimé de Dieu », a des équivalents allemand (Gottlieb), italien (Amedeo) et latin (Amadeus).

Dès l'âge de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique : il a l'oreille absolue et certainement une mémoire eidétique. Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans (1762), il compose déjà ses premières œuvres (menuets KV.2, 4 et 5 ; allegro KV.3). À quatorze ans, il aurait ainsi parfaitement retranscrit le Miserere de Gregorio Allegri, œuvre religieuse complexe, non publiée, qui dure environ quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois.

Le voyageur

Articles détaillés : Tournée européenne de la famille Mozart et Mozart en Italie.

Mozart (au clavier) en 1770 avec le violoniste Thomas Linley, autre enfant prodige, détail d'une toile anonyme du XVIIIe siècle, (collection privée)

Entre 1762 et 1766, le jeune Mozart entreprend un long périple musical avec son père, employé par le prince-archevêque Schrattenbach, ainsi qu'avec sa sœur aînée Maria-Anna. Ils vont d'abord à Munich, puis à Vienne, avant de s'engager, le 9 juin 1763, dans une longue tournée en Europe, qui les emmène de nouveau à Munich, puis à Augsbourg, Mannheim, Francfort, Bruxelles, Paris, Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève, et Lausanne. Les exhibitions du jeune musicien impressionnaient les auditeurs et lui permettaient de capter de nouvelles influences musicales. Il fait ainsi la rencontre de deux musiciens qui vont le marquer définitivement : Johann Schobert à Paris, et Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach, à Londres. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien, il lui apprend également à construire une symphonie.

En 1767, à l'âge de onze ans, Mozart compose son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38), une comédie latine destinée à être interprétée par les élèves du lycée dépendant de l'Université de Salzbourg. De retour en Autriche, il se rend régulièrement à Vienne, et, durant l'été 1768, compose deux autres opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice ; il n'a alors que douze ans. L'année suivante, le prince-archevêque le nomme maître de concert. Son père obtient un congé, sans solde, ce qui lui permet de faire découvrir l'Italie à son fils (Mozart s'y rendra régulièrement jusqu'en 1773) ; il y étudie l'opéra, forme musicale dans laquelle il excellera (Le nozze di Figaro (les Noces de Figaro), Don Giovanni, Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes), Die Zauberflöte (la Flûte enchantée)…) et grâce à son travail sur les harmonies vocales et sa maîtrise de la polyphonie, il donnera ses lettres de noblesse à ce genre. En Italie, il se lie au savant Padre Martini, devient membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne – qui pourtant n'admettait en principe que des membres âgés de plus de vingt ans. Le pape Clément XIV le nomme Cavaliere del lo speron d'oro (Chevalier de l'éperon d’or).

Le 16 décembre 1771, le prince-archevêque Schrattenbach décède. Le Prince-archevêque Colloredo devient son nouvel employeur.

Au service du prince-archevêque Colloredo (1773-1781)

Portrait de Mozart par Lange et, selon sa femme Constance, le plus ressemblant de Mozart

Le prince-archevêque Colloredo, à la différence de son prédécesseur, tolère moins les voyages de la famille Mozart. Mais le jeune musicien se résigne mal à rester dans sa ville natale. En outre, son nouvel employeur lui impose la forme des pièces qu'il doit composer pour les cérémonies religieuses. À dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes, et ses relations avec le prince-archevêque se dégradent au cours des trois années qui suivent.

C'est à cette époque qu'il fait la connaissance, à Vienne, de Joseph Haydn, avec qui il entretiendra tout au long de sa vie une correspondance et une amitié teintée d'admiration, réciproque.Mozart appellera J.Haydn "papa Haydn", avec beaucoup d'affection.

Joseph Haydn à Léopold Mozart :

« Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. »

Wolfgang Amadeus Mozart à propos de Joseph Haydn :

« Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »

En 1776, Mozart qui a alors vingt ans, décide de quitter Salzbourg. Mais le prince-archevêque refuse de laisser partir son père, et lui impose de démissionner de son poste de maître de concert. Après une année de préparatifs, il part avec sa mère, tout d'abord à Munich, où il n'obtient pas de poste, puis à Augsbourg, et enfin à Mannheim, où il se lie d'amitié avec de nombreux musiciens. Toutefois, ses démarches pour obtenir un poste restent, là aussi, infructueuses. C'est à Mannheim également qu'il tombe éperdument amoureux de la cantatrice Aloysia Weber, ce qui suscite la colère de son père, qui lui demande de ne pas oublier sa carrière. Couvert de dettes, Mozart comprend qu'il doit reprendre ses recherches, et part pour Paris, au mois de mars 1778.

Il espère trouver de l'aide auprès de Melchior Grimm, qui s'était occupé de sa tournée lorsqu'il avait sept ans, mais sans succès. Il ne trouve pas non plus de poste, et a même du mal à se faire payer ses œuvres, dans une France qui est alors en crise. Lors de ce séjour, sa mère tombe malade et meurt le 3 juillet. Mozart rentre alors à Salzbourg, où son père réussit à convaincre le prince-archevêque de le reprendre à son service. Sur le trajet de son retour, il passe par Munich, où vit la famille Weber. Mais Mozart apprend qu'Aloysia aime un autre homme. Après tous ces malheureux événements, il arrive, déprimé, à Salzbourg le 29 janvier 1779, où il retrouve son ancien poste.

Portrait appelé le « Mozart de Bologne », peint en 1777 à Salzbourg par un inconnu, pour le père Martini, qui l'avait commandé pour sa galerie de portraits de compositeurs3. Léopold Mozart écrira à propos du portrait, dans une lettre adressée au père Martini, datée du 22 décembre 1777 : « C'est une œuvre d'art de valeur médiocre, mais je peux vous assurer que du point de vue de la ressemblance, elle est parfaite. »4

En novembre 1780, il reçoit une commande pour l'opéra de Munich, et il part donc, comme son contrat l'y autorise. La création, le 29 janvier 1781, de Idomeneo, Rè di Creta (Idoménée, roi de Crète), est accueillie triomphalement par le public. De retour à Salzbourg, Mozart doit suivre son employeur à Vienne, où le prince-archevêque le traite publiquement de « voyou » et de « crétin » avant de le congédier. Mozart s'installe alors dans la capitale autrichienne, dans la pension de madame Weber, comme compositeur indépendant.

Mozart visita trois fois la ville de Mayence jusqu'en 17905.

Vienne (1781-1791)

L'indépendance

Mozart, désormais débarrassé de l'autorité de son père et de son employeur, peut enfin composer plus librement. En 1782, l'empereur Joseph II lui commande un opéra. Ce sera Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement au sérail), en langue allemande, qui incitera Gluck, compositeur et directeur des concerts publics à Vienne, à féliciter Mozart.

Mozart a fait la connaissance de la troisième fille de madame Weber, Constance, et décide de l'épouser sans attendre le consentement écrit de son père. Le mariage est célébré le 4 août 1782, dans la cathédrale Saint-Étienne. Peu après, le baron van Swieten lui fait découvrir deux compositeurs qui sont alors tombés dans l'oubli : Bach et Haendel. Mozart, homme de théâtre, tout comme Haendel, admire les effets musicaux créés par ce dernier pour accentuer le caractère dramatique de ses œuvres. Il est en outre fasciné par l'art du contrepoint de Bach, qui influence directement sa Grande messe en ut mineur KV 427, et nombre de ses œuvres par la suite. La même année, il commence une série de six quatuors dédiés à son ami Joseph Haydn, qui se terminera en 1785.

Le 14 décembre 1784, Mozart entre en franc-maçonnerie, et gravit rapidement les échelons pour devenir maître, le 13 janvier 17856. Il écrit par la suite plusieurs œuvres pour ses frères maçons, dont Die Maurerfreude (La joie des maçons, K 471) en février 1785, la Maurerische Trauermusik (Musique funèbre maçonnique, K 477) en novembre 1785, et surtout, en 1791, La Flûte enchantée (dit opéra maçonnique) KV 620, qui est une description de l'initiation à la franc-maçonnerie.

En 1786, Mozart fait la connaissance du librettiste Lorenzo da Ponte, poète officiel du théâtre de Vienne. Ce dernier convainc l'empereur d'autoriser la création d'un opéra basé sur Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais, alors qu'il avait fait auparavant interdire la pièce, jugée subversive. Mozart met en musique le livret de Lorenzo da Ponte, et la première de Le nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) a lieu le 1er mai 1786 à Vienne. Son succès n'empêche pas son retrait rapide de l'affiche. Mozart part alors à Prague, où Le nozze connaît un grand succès. En hommage à cette ville, il compose la Symphonie no 38 en ré majeur.

Il reçoit alors du directeur du théâtre de Prague la commande d'un opéra pour la saison suivante. Mozart fait à nouveau appel à Lorenzo da Ponte pour créer le livret de Don Giovanni. Le 28 mai 1787, son père, Léopold, meurt. Ce décès bouleverse Mozart, et va influencer la composition de son opéra alors en chantier. Don Giovanni est créé au théâtre des États de Prague le 28 octobre 1787 avec un grand succès, mais qui ne se confirmera cependant pas à Vienne.

Les difficultés, la maladie et la fin prématurée

Mozart en 1789, portrait exécuté à la pointe d'argent par Doris Stock (76 x 62 mm). Cette représentation de Mozart est l'une des rares qui lui ressemble vraiment.

Durant les dernières années de sa vie, Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté, et ceci malgré de nombreux succès très bien rétribués, car il mène grand train de vie. Il compose beaucoup : sonates, concertos, symphonies, opéras (dont Così fan tutte, sa dernière collaboration avec Lorenzo da Ponte). L'année 1790, qui voit le décès de l'empereur Joseph II (son successeur Léopold II n'est pas favorable aux francs-maçons) et le départ de Joseph Haydn pour Londres, est peu productive.

En 1791, Emanuel Schikaneder, un de ses amis francs-maçons, directeur d'un petit théâtre populaire de Vienne, lui commande un opéra. Il en fournit le livret, et Mozart écrit la musique de son avant-dernier opéra, Die Zauberflöte (La Flûte enchantée). Sa création le 30 septembre est un triomphe.

En juillet, un inconnu lui commande un Requiem (KV 626), qui doit rester anonyme. On sait aujourd'hui qu'il était commandité par le comte Franz von Walsegg, et on suppose que celui-ci souhaitait soit faire deviner à ses amis le nom de l'auteur, soit s'en attribuer la paternité. Mozart, affaibli par la maladie et les privations, doit, en outre, faire face à une surcharge de travail, car il a reçu (début août) la commande d'un opéra (La Clemenza di Tito, KV 621) pour le couronnement du roi de Bohême Léopold II, qu'il doit composer en trois semaines.

Il meurt le 5 décembre 1791, cinq minutes avant une heure du matin7, à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever ce Requiem (qui sera terminé à la demande de Constance par un de ses élèves, Franz Xavier Süssmayer). Les raisons de sa mort restent inconnues : elles ont fait l'objet de nombreuses publications et près de 140 causes possibles ont ainsi été citées8.

La légende, reprise dans le film Amadeus, de Milos Forman, qui veut que Mozart ait composé ce Requiem en prémonition de sa mort prochaine relève plus de l'imagerie romantique que de la réalité. Mozart est enterré au cimetière Saint Marc dans la banlieue de Vienne, dans un des seize caveaux d'une tombe communautaire, ce qui correspondait à un enterrement de troisième classe, sa femme, Constance, ne pouvant se permettre mieux au vu de la situation financière du ménage. Un des fossoyeurs nota l'emplacement et lors du remembrement du cimetière en 1801, récupéra le crâne de Mozart pour le confier à un anatomiste Viennois qui en fera don au Mozarteum de Salzbourg. Si ni la famille, ni les amis n'accompagnèrent le cerceuil à son inhumation, cela semble être en raison d'un décret impérial qui interdisait aux convois funèbres l'accès aux faubourg en raison d'épidémies, dont le choléra. 9. Le service commémoratif a lieu à Prague le 14 décembre, devant des milliers de personnes. Emanuel Schikaneder en organise un à Vienne, au cours duquel le début du Requiem (Introitus et Kyrie) pourrait avoir été joué.

Famille

Constanze Mozart

Mozart épousa Constanze Weber (1763-1842) le 4 août 1782. Ils eurent six enfants en près de neuf ans :

Raimund Léopold Mozart (17 juin 1783 - 19 août 1783)

Karl Thomas Mozart (21 septembre 1784 - 31 octobre 1858)

Johann Léopold Mozart (18 octobre 1786 - 15 novembre 1786)

Theresia Mozart (27 décembre 1787 - 29 juin 1788)

Anna Mozart (mort-née le 16 novembre 1789)

Franz Xaver Wolfgang Mozart (26 juillet 1791 - 29 juillet 1844).

Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survécurent passée la petite enfance. En raison de ses fréquentes grossesses, Constance est réputée pour avoir été faible et souvent confinée dans son lit.

29 novembre 2012

Steven spilberg

Steven Spielberg naît à Cincinnati (Ohio) le 18 décembre 1946. Il a trois sœurs. Il vit ensuite dans le New Jersey, puis en Arizona. Élève médiocre mais passionné de cinéma, ses résultats scolaires ne lui permettent pas d'intégrer les écoles de cinéma de son choix, c'est pourquoi il suit les cours d'art dramatique de l'école d'Arcadia, à Phoenix.

En 1959 à l'âge de 12 ans, il tourne en autodidacte son premier film, The Last Gun, un western de quatre minutes, avec la caméra 8 mm de son père. Il enchaîne en 1961 avec Escape to Nowhere et Battle Squad, deux films de guerre puis en 1964, Firelight, un film de science-fiction de 140 minutes3, fortement influencé par Le Monstre (The Quatermass Xperiment) de Val Guest. Par la suite, il tourne Amblin (ce dernier titre devient plus tard le nom de sa maison de production), l'histoire de deux jeunes gens qui vont en auto-stop du désert jusqu'au Pacifique sans échanger une parole. Ce court métrage, réalisé avec Allen Daviau, futur chef opérateur de E.T., remporte plusieurs prix et permet à Spielberg de décrocher un contrat de sept ans avec les studios de télévision Universal.

Ses parents, Leah et Arnold divorcent en 1964, ce qui le marque profondément. Cette séparation influencera son futur travail de réalisateur, où la recherche d’une enfance heureuse se confronte souvent à l’incompréhension chronique des adultes.

Débuts audacieux

Chez Universal, Spielberg se fait remarquer pour ses compétences techniques et se forge une certaine réputation. Il dirige Joan Crawford dans The Eyes, un des trois épisodes pilotes de la série fantastique Night Gallery, créée par Rod Serling. Il enchaîne avec notamment le premier épisode (sans compter les deux pilotes) de Columbo : Le Livre témoin.

Son premier gros succès est un téléfilm, Duel, qui raconte l'histoire d'un camion dont le chauffeur reste invisible aux spectateurs et qui poursuit sans relâche un voyageur de commerce. En dépit de son budget minimal et de son tournage très court (12 jours seulement), l'œuvre fait immédiatement sensation pour l'efficacité de sa mise en scène qui rend au mieux la sensation de peur primaire propre aux situations extrêmes, lorsque la vie est subitement menacée. Le film remporte notamment le Grand Prix du Festival international du film fantastique d'Avoriaz. Son succès à la télévision est tel que le film sort en version longue dans les salles de cinéma en 1973.

En 1974, Spielberg se voit confier la réalisation de son premier long-métrage pour le cinéma, Sugarland Express, récompensé par le Prix du Scénario au Festival de Cannes. Le film, tiré d'une histoire vraie, raconte l'aventure de deux marginaux (interprétés par Goldie Hawn et William Atherton) et de leur otage, poursuivis par un déploiement carnavalesque de policiers et de journalistes. Le film est un cuisant échec au box-office. Universal avait refusé d'en assurer la promotion, jugeant le sujet trop difficile. Selon d'autres informations[réf. nécessaire], le studio aurait saboté sa sortie pour privilégier celle de L'Arnaque, avec Paul Newman, Robert Redford et Robert Shaw4. Ce film marque aussi le début d'une collaboration unique dans les annales du cinéma : John Williams signe la première de ses 22 compositions pour un film de Steven Spielberg.

Premiers succès mondiaux

l'étoile de Steven Spielberg au

Walk of Fame à Hollywood, Los Angeles.

Les empreintes de Steven Spielberg au Grauman's Chinese Theatre à Los Angeles.

Certains considéraient alors la carrière du réalisateur terminée, mais le hasard en décide autrement. Sur le bureau de ses producteurs de Sugarland Express, il est intrigué par un manuscrit portant le titre Jaws, adapté d'un roman de Peter Benchley dans lequel un requin géant terrorise une petite ville côtière des États-Unis. Une fois chez lui, il « dévore » le livre et décide d'en réaliser l'adaptation cinématographique. L'échec de son film précédent lui porte préjudice mais il parvient à réunir un budget de douze millions de dollars pour faire son œuvre. Selon la rumeur[réf. nécessaire], il refuse pour le rôle du héros Marlon Brando, estimant que le suspense de la survie du personnage serait entaché.

Ayant réuni des acteurs moins connus (Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Roy Scheider), le tournage peut enfin commencer. Un tournage laborieux de cent-cinquante-cinq jours. Un des trois requins mécaniques ne fonctionne pas toujours très bien (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle on ne l'aperçoit pas au début du film) et les caprices de la météo et de l'océan n'arrangent pas les choses. Une partie des acteurs et des techniciens est découragée, jusqu'à Spielberg lui-même dont la peur de l'eau se transforme en véritable phobie[réf. nécessaire]. Mais Jaws (en français, Les Dents de la mer) sort tout de même en salle et, contre toute attente, le film est un succès dépassant de loin les prévisions les plus optimistes des studios. En fait, pour la première fois[Quoi ?], les recettes d'un film dépassent les cent millions de dollars pour atteindre finalement les deux cent soixante millions.

Grand admirateur d'Alfred Hitchcock5, il a utilisé dans Les Dents de la mer une méthode de prise de vue créée par le réalisateur pour Vertigo : le travelling compensé (la caméra recule sur un rail pendant un rapide zoom avant)

Fort de ce succès, Spielberg se lance dans un autre grand projet, qu'il rêve de réaliser depuis longtemps : une histoire d'extra-terrestres pacifiques débarquant sur Terre pour y rencontrer l'homme. Scientifiquement, un tel contact est dénommé « rencontre du troisième type », expression qui donnera son nom au film sorti en 1977. Surfant sur la vague de La Guerre des étoiles, l'œuvre est une réussite commerciale, le public se pressant pour voir ce nouveau film de science-fiction dans lequel joue François Truffaut, dont Spielberg est un fervent admirateur.

En 1979, Spielberg connaît son second revers après Sugarland Express : la comédie loufoque 1941, dans laquelle jouent entre autres les deux Blues Brothers : Dan Aykroyd et John Belushi, est considéré comme un échec tant sur le plan artistique que commercial. Se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, le film traite de la paranoïa qu'a connue la Californie après l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais ; la côte Ouest pensait être elle aussi la cible d'une nouvelle attaque de leur part.

L'« ère Spielberg »

Spielberg avec le couple Reagan dans les années 1980

Au début des années 1980, Spielberg désire ardemment réaliser un épisode de la saga James Bond, mais cela implique la nationalité britannique[réf. nécessaire]. George Lucas, fort du succès de Star Wars, revoit de son côté les films d'aventures des années trente, dont ceux de Fritz Lang. C'est ainsi que les deux amis ont l'idée de créer leur propre personnage, héros d'une grande saga, mélangeant aventures rocambolesques et personnages hauts en couleur : Indiana Jones était né. La première mission de ce héros (interprété par Harrison Ford) est de retrouver l'Arche d'alliance convoitée par les nazis. Les Aventuriers de l'arche perdue (1981) est un énorme succès. Le film contient de nombreuses références au cinéma en général mais surtout au serial : Indiana Jones n'hésite pas à reprendre des cascades fameuses d'Yakima Canutt dans des films à épisodes comme Le Retour de Zorro (gros clin d'œil dans la scène du camion).

Le film suivant de Spielberg, qui bénéficie désormais d'une renommée mondiale, est présenté en clôture du festival de Cannes 1982 : E.T. l'extra-terrestre, avec Dee Wallace, Drew Barrymore (dont il est le parrain) et Henry Thomas. L'histoire de ce petit extra-terrestre, biologiste, venu d'une planète bienveillante, émeut des millions de spectateurs. Avec ce film, Spielberg bat le record des meilleures recettes américaines (qu'il battra en 1993 avec Jurassic Park). Ce succès lui permet également de créer, avec Kathleen Kennedy et Frank Marshall, son propre studio : Amblin Entertainment. Il produit en parallèle Poltergeist, film d'horreur fantastique réalisé par Tobe Hooper qui connut une renommée internationale et qui est encore considéré, à l'heure d'aujourd'hui, comme un des classiques des films d'horreur de ces dernières décennies.

En 1983, Spielberg participe à un film collectif avec les réalisateurs John Landis, Joe Dante et George Miller : La Quatrième Dimension, dont il réalise le deuxième épisode : l'histoire d'une maison de retraite, dans laquelle un certain M. Bloom réapprend l'enfance aux vieillards, qui retrouvent leur apparence de jadis. Le deuxième Indiana Jones, Indiana Jones et le Temple maudit, sort en salles en 1984. Le film est un nouveau triomphe pour le couple Spielberg-Lucas, même si les fans lui reprochent un côté trop violent et trop dur : les enfants fouettés, le cœur arraché du corps vivant d'un des personnages et les soldats dévorés par des crocodiles heurtent la sensibilité d'une partie du monde. Le réalisateur dira lui-même ne pas particulièrement apprécier cette œuvre dans sa filmographie[réf. nécessaire]. Néanmoins, c'est sur ce tournage qu'il rencontre sa future femme, Kate Capshaw.

En 1985, Spielberg, encore marié avec l'actrice Amy Irving, est père pour la première fois et sa filmographie aborde des sujets différents, moins orientés sur le cinéma dit « de divertissement » et plus axés sur l'Histoire : La Couleur pourpre (1985) et Empire du soleil (1987), deux œuvres qui racontent respectivement la vie d'une famille noire aux États-Unis du début à la moitié du XXe siècle, et celle d'un jeune Britannique pris dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. En 1989 sort le troisième opus de la série des Indiana Jones : Indiana Jones et la Dernière Croisade. Ce volet, au rythme toujours plus effréné, raconte la croisade du célèbre archéologue, accompagné cette fois de son père (interprété par Sean Connery), pour récupérer le légendaire Graal.

Entre intimisme, cinéma commercial et consécration

Steven Spielberg au San Diego Comic-Con International en juillet 2011

Commercialement, les années 1990, contrairement aux années 1980, ne commencent pas fort pour Spielberg. En 1990 sort en salles Always, un remake du film Un nommé Joe de Victor Fleming (1944). Malgré la présence de Richard Dreyfuss et la dernière apparition d'Audrey Hepburn, l'accueil est mitigé. Dès 1991, le cinéaste se lance dans un autre projet de longue date : une adaptation de Peter Pan qu'il intitule Hook. Là encore, bénéficiant pourtant d'acteurs renommés (Robin Williams, Dustin Hoffman, Julia Roberts), le film connaît une carrière honorable auprès des spectateurs, mais la critique n'y retrouve pas le côté magique du célèbre conte.

Ne désarmant pas, Spielberg frappe un grand coup en 1993 en réalisant Jurassic Park, un film qui marque un tournant dans l'histoire des effets spéciaux (conçus par la société Industrial Light & Magic). Cette histoire de dinosaures avec Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum deviendra rapidement le plus gros succès de l'histoire du cinéma, rapportant plus de 900 millions de dollars de recette et battant ainsi le record jusque-là détenu par E.T. l'extra-terrestre.

La même année 1993, il réalise un projet beaucoup plus personnel : La Liste de Schindler. Sur fond de Shoah, le film raconte comment Oskar Schindler — un industriel allemand, membre du parti nazi — sauva un peu plus d'un millier d'êtres humains des camps de la mort. Une œuvre que l’American Film Institute classe comme le huitième plus grand film de l'histoire du cinéma dans son top 100 de 2007. À l'opposé, Jean-Luc Godard dans ses Histoire(s) du cinéma écrit qu'avec ce film le « plus jamais ça radical de l'après-guerre » (avec notamment les films de Roberto Rossellini) s'est transformé en un « c'est toujours ça » très convenu. Jouant sur la sobriété du noir et blanc et des séquences d'émotion, La Liste de Schindler remporte une multitude de prix : sept Oscars entre autres, parmi lesquels ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur dont le cinéaste avait été jusque-là privé par l'Académie des arts et sciences du cinéma.

En 1994, lui et ses deux associés Jeffrey Katzenberg (l'ancien responsable du département animation de Walt Disney Pictures) et David Geffen (le fondateur de Geffen Records) fondent une société de production et de distribution spécialisée dans le cinéma, la musique et les programmes télévisés : DreamWorks SKG (pour Spielberg-Katzenberg-Geffen). C'est aussi en cette année qu'il crée la Shoah Foundation Institute for Visual History and Education, qui recueille les témoignages de tous les survivants de la Shoah, et les diffuse aux plus jeunes, dans le but d'éviter un nouveau génocide. La fondation a déjà recueilli 8 700 témoignages en Israël.

En 1997, Spielberg réalise la suite de Jurassic Park, peaufinant encore les effets spéciaux. Le Monde perdu : Jurassic Park est encore un succès. La même année, Amistad (avec Morgan Freeman, Anthony Hopkins et Djimon Hounsou) ne déplace en revanche pas les foules. Le sujet portant sur l'esclavage était difficile[réf. nécessaire], dans le sens où il abordait sans détour un point névralgique de l'histoire des États-Unis d'Amérique, à une époque où le peuple américain semble se sentir mal à l'aise avec ce passé. Spielberg est accusé par certains historiens de déformer la vérité historique.

En 1998, sort un nouveau film historique : Il faut sauver le soldat Ryan. Tourné pour 70 millions de dollars, le fim raconte l'histoire d'une unité américaine chargée de sauver un soldat au péril de sa vie, pendant l'opération Overlord. Tom Hanks, Matt Damon et Barry Pepper contribuent au succès commercial et critique du film, qui remporte quelques récompenses, dont cinq Oscars.

Retour sur la science-fiction et la comédie

Photographie de l'un des décors de son film La Guerre des mondes

En 2001, Spielberg réalise A.I. Intelligence artificielle avec l’« enfant-star » Haley Joel Osment et Jude Law, un projet repris du défunt réalisateur Stanley Kubrick. Le film connaît une belle carrière commerciale, mais ce Pinocchio futuriste reçoit un accueil critique mitigé, certains le trouvant magnifique, d'autres trop long et ennuyeux. Plus généralement, ce film constitue un retour à la science-fiction pour Spielberg, un genre qu'il avait délaissé depuis E.T. l'extra-terrestre.

Steven Spielberg poursuit sa période science-fiction en 2002, avec un film futuriste à l'esthétique proche du Blade Runner de Ridley Scott : Minority Report, d'après une nouvelle du même auteur Philip K. Dick. Tom Cruise y joue un policier piégé dans la logique d'un système pénal (et politique) autorisant l'arrestation des meurtriers avant qu'ils n'aient commis leur crime. Un scénario complexe, fondé sur le recoupement des « témoignages » d'un trinôme de devins, où les thèmes de la tragédie antique (dont l'idée du fatum) trouvent un écho particulier dans la mise en scène d'un monde ultramoderne, mais pas outrancièrement futuriste. Ce film marque la première collaboration entre le réalisateur et Tom Cruise avant La Guerre des mondes en 2005.

Une nouvelle collaboration entre Tom Hanks et Spielberg doublée d'une première avec Leonardo DiCaprio : Arrête-moi si tu peux est un film humoristique et tendre. L'histoire vraie de l'imposteur Frank Abagnale Jr. (qui participa à l'écriture de cette œuvre biographique) est un succès commercial qui reçoit aussi un bon accueil auprès des critiques. Deux années plus tard, Spielberg réalise un autre film dont la jovialité et l'humour ne masquent pourtant pas le côté engagé : Terminal, l'histoire d'un immigrant coincé dans un aéroport, avec Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones.

Le journal Le Monde décrit Spielberg comme « maniaco-dépressif »6, capable de passer en une année d'un sujet comique à un sujet difficile. Après Le Terminal en 2004, il tourne en 2005 une adaptation attendue du roman d'Herbert George Wells, La Guerre des mondes dans lequel des « êtres venus d'ailleurs » tentent purement et simplement d'exterminer la race humaine. Le film est un immense succès commercial. Spielberg y traite par extraterrestres interposés du 11 septembre, tandis qu'une mini-polémique nait à propos de la ressemblance troublante de l'affiche du film avec la couverture du livre The Invaders Plan de L. Ron Hubbard, gourou fondateur de l'Église de scientologie dont est adepte Tom Cruise, le principal acteur.

Le lendemain de la sortie américaine de l'œuvre, Steven Spielberg se lance dans la réalisation de Munich, dont le sujet éminemment polémique donne une vue subjective des opérations d'un membre des services secrets israéliens agissant de manière autonome pour assassiner les commanditaires de la tragique prise d'otages des JO de 1972. Ce film est un échec commercial avec 47 millions de dollars au box office américain pour un budget de 70 millions.

Steven Spielberg déclare vouloir prendre un peu de repos après avoir tourné coup sur coup La Guerre des mondes et Munich. Il aurait profité de ce répit pour développer un projet de biographie filmée d'Abraham Lincoln, projet qui lui tient à cœur depuis quelques années (et dont le personnage apparait en caméo dans Minority Report).

Steven Spielberg en octobre 2011, à l'avant-première parisienne du film Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne.

En 2007, il est producteur de Transformers de Michael Bay. En 2008, il réalise Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, quatrième volet de la saga Indiana Jones en sommeil depuis 1989. L'histoire se déroule pendant la Guerre froide et l'aventurier est cette-fois confronté à un mystère extraterrestre. Le film a droit à une première dans le cadre du 61e festival de Cannes, le 18 mai 2008 où il n'était pas revenu depuis La Couleur pourpre, présenté hors-compétition en 1986. La critique n'est pas tendre avec ce quatrième opus : pour beaucoup, cet épisode est considéré comme celui de trop, beaucoup d'éléments ayant été jugés inadaptés à l'esprit de la série comme le recours aux effets spéciaux numériques et à des gags peu subtils.

En octobre 2008, Steven Spielberg se sépare des studios cinématographiques américains Paramount Pictures pour créer un nouveau studio, avec la participation à partir de 2009 du groupe de télécommunications indien Reliance ADA Group. Cette structure, qui a l'ambition de produire au moins 35 films dans les 5 années à venir devrait être dirigée par l'ancienne directrice de DreamWorks, Stacey Snider7.

En 2011, Spielberg signe son premier film en 3D : Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, basé sur le célèbre personnage de bande dessinée créé par Hergé. En 1983, le réalisateur américain eu en effet l'accord du dessinateur belge, quelque mois avant son décès, pour donner vie à Tintin sur grand écran. Le projet a patienté plus de vingt ans pour finalement aboutir à une Trilogie Tintin, co-produite et co-réalisée avec Peter Jackson et utilisant les dernières technologies de la captation de mouvements et des images de synthèse de Weta Digital. Le Secret de La Licorne, sorti en avant-première en France et en Belgique, a reçu des critiques très positives tant de la part de la presse que des spectateurs et des tintinophiles. Le film est sorti le 23 décembre aux États-Unis, peu avant la sortie Cheval de guerre (War Horse), d'après le roman-éponyme de Michael Morpurgo, qui est un hommage aux chevaux sacrifiés durant la Première Guerre mondiale.

Steven Spielberg se consacre ensuite à son projet de longue date sur Lincoln avec le comédien Daniel Day Lewis qui devrait sortir à la fin de l'année 2012 et qui sera suivi de l'adaptation du roman de science-fiction Robopocalypse, prévue pour avril 20148.

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